MADAGASCAR DILANN VOYAGES

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TRADITIONS – SAVIKA D’AMBOSITRA ET FERIACAMARGUAISE

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Nichée dans les départements des Bouches-du-Rhône et du Gard, avec pour « frontière » naturelle les bras du delta, la Camargue doit  beaucoup à cette géographie d’avoir su préserver ses particularismes. Son nom évoque d’emblée les chevaux galopant, crinière au vent, dans des étendues qu’on croirait encore sauvages, et qui ont inspiré plus d’un grand du septième art. L’image se bouscule avec celles des colonies de flamants roses, des salines, de la culture du riz, et surtout des taureaux élevés avec passion pour la corrida, la course camarguaise, et (quand même aussi) pour la boucherie. Car ici, les arènes d’Arles, d’une capacité de 25 000 places, sont une véritable institution. Construites en l’an 80 après J.C par l’empereur Domitien, elles ont été deux fois rénovées, et inscrites en 1981 au Patrimoine mondial de l’Unesco.

À 260 km d’Antananarivo, Ambositra doit tout à la forêt, qui a fait d’elle la capitale de la marqueterie malgache. C’est ici que les Zafimaniry tout proches, des sculpteurs-nés, ont commercialisé leur art, dont le design à base de figures géométriques a donné naissance à une activité très prospère d’imitation. Mais l’Unesco a su s’y reconnaître, en admettant le véritable savoir-faire zafimaniry à son Patrimoine immatériel en 2003. Ambositra est aussi une localité importante du pays betsileo et, en tant que telle, elle est indissociable de la culture du riz dans laquelle les zébus tiennent les tout premiers rôles, en piétinant la terre pour la préparer, et en tractant les charrues. Mais qu’arrivent Pâques ou la Pentecôte, hommes et bêtes ne jurent alors plus que par la tauromachie, pour laquelle Ambositra s’est dotée de gradins de 4 000 places.
C’est en septembre qu’Arles vibre pour la feria du Riz, dont le clou est la corrida goyesque ainsi appelée car les toreros arborent alors des costumes de l’époque de Goya. Pas de paillettes dorées mais des broderies, tandis que sous le bicorne, les cheveux sont retenus par une résille. L’arène, déjà très belle, est richement décorée par des motifs stylisés et des dessins taurins. Un orchestre avec chœurs et soliste joue des airs de Bizet, accompagnant l’entrée des toreros à cheval dont le rôle paraît être d’exciter le taureau en dansant sous son museau. C’est enfin au tour des vedettes, des matadors, des officiers, d’enchaîner les passes ponctuées par les « olé ! » de l’assistance.

Les participants à la course camarguaise essaient un tissu rouge ou un pompons blanc accrochés à la tête du taureau.

Pas de mise à mort
Pâques à Ambositra. Les taureaux piaffent d’impatience dans leur enclos, au pied des gradins remplis à ras bord par une foule, en majorité paysanne, dont les commentaires de connaisseurs s’envolent en vagues continues. Les toreros qu’on appelle ici « mpisavika » se sont préalablement aspergés d’une eau magique faite d’une mixture de « hazomanga », dans laquelle baigne une pièce de monnaie « tsangan’olona ». Ils se ceignent ensuite le corps avec un pagne que l’on dit avoir l’efficacité d’une cuirasse, et terminent leur préparation  mystique par une gorgée de « toaka gasy », un tord-boyau artisanal interdit ou autorisé selon les circonstances. Et va pour la gloire !
Le moment crucial et très attendu des corridas est la mise à mort. Dans un silence pesant, c’est l’estocade, qui doit être brève. Le taureau s’écroule, les mouchoirs blancs s’agitent dans les gradins. Le torero a droit aux deux oreilles de l’animal en guise de trophée, au grand dam des associations anti-corrida, et elles sont nombreuses, comme : Stop corrida en Allemagne, Animaux en péril en Belgique, Alliance contre le massacre animal au Canada, Asociacion andaluzia para la defensa de los animales en Espagne, ou encore le Collectif des vétérinaires pour l’abolition de la corrida en France… C’est pourquoi beaucoup préfèrent la course camarguaise, tout aussi spectaculaire et difficile. Elle consiste à essayer d’arracher les objets, tissus rouge, glands, et autres pompons blancs, accrochés à la tête du taureau. Si celui-ci revient au toril pas complètement dépossédé, il a droit à l’air d’ouverture de Carmen !
Dans le « savika » malgache, il n’y a pas non plus de mise à mort. Les combattants exhibent au contraire, et dans un grand éclat de rire, les blessures collectionnées aux bras, à la cuisse, au ventre, et même parfois au sommet du crâne. Pas facile de s’agripper à la bosse ou aux cornes le plus longtemps possible, dans le but d’avoir à l’usure cette force brute, avec parfois le risque d’être piétiné ! Mais le zébu ne sera jamais un ennemi, juste un gros joujou dangereux, à manipuler avec précaution.

 

Textes : Tom Andriamanoro
Photos : L’Express de Madagascar – Fournies

http://www.lexpressmada.com/blog/magazine/bemiray-pour-que-la-mer-ne-soit-plus-la-limite-de-notre-riziere-15-59134/

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11/04/2016
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