MADAGASCAR DILANN TOURS

MADAGASCAR DILANN TOURS

TÉMOIGNAGE – UNE MALGACHO-BURKINABÉ HEUREUSE DE VISITER LA TERRE DES ENCETRES

MAG1-2-400x330.jpg


 

Quand on veut connaître ses racines, aucun obstacle ne peut arrêter celui qui possède une volonté inébranlable. Et quand la chance vous sourit, il faut profiter de l’aubaine.

Ouédraogo Bernadette Rasoarimalala est une métisse malgacho-burkinabé. Jusqu’ici, elle a vécu une cinquantaine d’années à Madagascar. Maintenant, elle est heureuse de pouvoir enfin visiter la terre de ses ancêtres, grâce au Sommet des chefs d’État des pays membres de la Francophonie en novembre 2016. En effet, elle a pu y rencontrer le Président Roch Marc Christian Kaboré Sem pour lui demander la permission d’aller au Burkina Faso.
« Mon père, Ouédraogo Tidimbanda Souléman, est arrivé à Madagascar en 1943, faisant partie d’un contingent de l’Armée française, en pleine Deuxième guerre mondiale. À la fin de ce cataclysme, il a décidé de rester au pays, et il s’est marié avec une Malgache des Hauts-Plateaux, ma future mère, une Merina ayant de lointaines ascendances betsileo. De cette union naquirent un garçon et une fille, en l’occurrence mon frère et moi », raconte-t-elle.
Durant leur vie commune, leurs parents les ont élevés et éduqués la façon des Malgaches ordinaires. Ils ont fréquenté l’École primaire publique d’Ambatomaro. Leur père conversait avec eux en français, du moins au début, car plus tard, il apprit le malgache.
Du fait de son origine burkinabé, les gens affublaient Bernadette, et l’affublent encore, du sobriquet de « Burkinabé very », c’est-à-dire la « Burkinabé égarée ». Son drame a commencé en 1966, alors qu’elle n’avait que sept ans, et son frère treize. Cette année-là, une maladie grave survint au père de famille qui fut  évacué d’urgence vers un hôpital militaire du Burkina Faso. Les deux enfants voulurent accompagner leur papa, mais les membres de leur famille maternelle et les voisins s’y opposèrent vivement.
« Les personnes autour de nous ne cessaient de nous ressasser que là-bas,  les gens sont cannibales, et qu’ils vont nous manger si nous y allions. Elles prétendaient aussi que le mode de vie des gens de là-bas n’était pas comme la nôtre. Mais malgré ces vives oppositions, le garçon de treize ans persista à accompagner notre père. De la Haute-Volta, le Burkina Faso d’alors, il nous écrivait lettre après lettre, racontant en détail leur traintrain quotidien et le mode de vie burkinabé », poursuit-elle.

 

MAG2-2-300x298.jpg

 

L’aîné, Bruno Rolland Razafindraibe,

accompagne sa mère au « Pays des hommes intègres ».

 

Rencontre avec une « compatriote »
L’absence du père, qui n’est plus revenu à Madagascar, fut durement ressentie par Bernadette et cela s’est traduit par des changements de caractère au cours de son adolescence. Elle devint quelque peu volontaire, n’en faisant parfois qu’à sa tête. En 1986, son père mourut, ne lui laissant plus aucune chance de le revoir.
« En 2005, je fus invitée par une petite nièce à assister à sa sortie de promotion en tant que sage-femme. Dans l’assistance se trouvaient deux bonnes sœurs catholiques, dont l’une était Burkinabé. Celle-ci s’est présentée à moi, et je lui ai exhibé ma carte d’identité nationale où mon nom burkinabé apparait clairement. Je me savais être une Burkinabé depuis longtemps mais je n’avais pas les moyens d’aller au pays de mes ancêtres malgré le vif désir, ancré en moi, de faire le voyage », se rappelle-t-elle.
Bernadette a maintenant 57 ans et habite à Ambohimangakely, Antananarivo. Elle est mariée à un Malgache, Rolland Razafindraibe, et mère de deux garçons et d’une fille adoptive; elle a des petits-enfants. L’aîné de ses enfants travaille à la Société Sherrit International d’Ambatov  à Moramanga. Il ne cesse d’adresser des demandes d’emploi au Burkina Faso, car lui aussi désire vivement  connaître ses racines maternelles.

 

MAG3-1-300x225.jpg

Le cadet de la famille Razafindraibe,

Jimmy, endure quelquefois les quolibets des autres.

 Puis la chance commença à leur sourire à l’occasion de la réunion au Sommet des Chefs d’État des pays membres de la Francophonie qui s’était tenue à Madagascar en novembre 2016. Le Président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré Sem, présent à Antananarivo pour l’occasion, avec Malik Sarr, Burkinabé lui-même, représentant régional de l’OIF pour l’Afrique, a rencontré la communauté burkinabé de Madagascar, qui comprend une trentaine de membres. Durant cette rencontre, Bernadette Rasoarimalala Ouédraogo  a exprimé son désir d’aller visiter la terre de ses ancêtres, pour prendre contact avec tous les membres de sa famille paternelle, une sorte de pèlerinage également. Malik Sarr a transmis ce souhait au Président. À sa grande surprise, son  vœu fut exaucé à l’instant même. Car il lui fut répondu que non seulement elle, mais son fils aîné également, pourront partir  pour Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, et le tout … aux frais du gouvernement burkinabé ! Elle et son fils crurent rêver, n’en croyant pas leurs oreilles, car le voyage a bel et bien lieu : ils vont se rendre au Burkina Faso, pour un séjour d’un mois, du 27 février au 28 mars prochain! Selon Bernadette, certains membres de leur communauté sont déjà partis pour assister au Festival panafricain du cinéma Ouagadougou (Fespaco), ouvert le samedi 25 février dernier.

Elle ne cesse de répéter que « c’est une énorme surprise pour elle de partir pour le Burkina Faso, car c’est depuis très longtemps que j’éprouve le grand désir de découvrir ma famille ». Elle explique qu’elle va profiter de leur séjour en terre ancestrale pour demander la nationalité burkinabé et croit de tout son cœur qu’ « on » ne la lui refusera pas.

 

Texte : Fanomezana Rasolomahery 
Photos : Mamy Maël – fournies 

 

http://www.lexpressmada.com/blog/magazine/temoignage-une-malgacho-burkinabe-heureuse-de-visiter-la-terre-de-ses-ancetres/

https://dilanntours-madagascar.blog4ever.com/

 

Zebuherde_D9M2623.jpg



07/03/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 132 autres membres