MADAGASCAR DILANN TOURS

 

 La péninsule d’Ampasindava et la chaîne de montagnes de Galoko-Kalobinono constituent une nouvelle aire protégée encore peu connue comparé à Nosy Be ou Antsiranana. Pourtant, du côté d’Ambanja, le dépaysement est assuré, surtout si vous avez autant envie de plage que de montagne… 

Si l’interrogation cruciale des aoûtiens reste « plage ou montagne ? », ici la question ne se pose pas. Les deux vous sont offerts ! Sur la péninsule d’Ampasindava, le canal de Mozambique vous berce de ses vagues, tandis que la montagne de Galoko-Kalibenono n’attend que les valeureux randonneurs pour déployer tous ses charmes. Et en prime, les vestiges forestiers du Domaine du Sambirano, avec Andranomatavy au nord, Bongomirahavavy au centre et Betsitsika à l’ouest.

Mangroves, forêts humides ou secondaires… ici la biodiversité est tout simplement exceptionnelle. Sa mise en valeur est d’ailleurs à l’origine de la Nouvelle aire protégée d’Ampasindava-Galoko-Kalobinono que l’ONG international à but non lucratif Missouri Botanical Garden a réalisé dans le cadre d’un programme financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud). Cela était une urgence en matière de conservation et de restauration écologique, car l’exploitation minière à Bongomirahavavy, les défrichements illicites et les feux de brousse (tavy) ont considérablement dégradé cet environnement. Les espèces animales et végétales fondent comme une peau de chagrin en même temps que leur habitat naturel s’amenuise.

 Et pourtant, quels trésors ! Sur ces 166 800 ha vivent 1 318 espèces de plantes dont 10 viennent d’être découvertes. Sans parler des 711 espèces endémiques de Madagascar, dont 55 ne se trouvent que dans cette région du nord-ouest. Par surcroît, Dame Nature a bien voulu octroyer 20 espèces de plantes qui ne se rencontrent nulle part ailleurs que dans le complexe d’Ampasindava-Galoko-Kalobinono !

Pour la faune, les forêts de Galoko-Kalobinono et d’Ampasindava abritent chacune une vingtaine d’espèces d’amphibiens et autant de 20 reptiles. On y rencontre notamment la grenouille Plethodontohyla fonetana qu’on croyait jusqu’ici uniquement circonscrite à Bemaraha, ce qui ajoute encore à l’intérêt du site.

 Pour tout ornithologue qui se respecte, le réveil matinal est de mise pour observer les 69 espèces d’oiseaux d’Ampasindava et les 71 espècs de Galoko. Du petit nectarivore Soimanga à l’hirondelle de Newton en passant par le Bulbul et le Tchitrec malgache, un passereau dont le nom est encore plus évocateur en anglais : Malagasy paradise flycatcher (Gobe-mouche de paradis malgache).

Le complexe renferme dix espèces de lémuriens appartenant aux cinq familles : deux diurnes et huit nocturnes, dont les fameux Lepilemur et Mirza zaza. Les guides locaux vous emmèneront au plus des petits mammifères qui vivent ici : tenrecs (hérissons), chauves-souris, rongeurs, carnivores et le fameux potamochère, le seul grand mammifère présent à la fois sur le continent africain et à Madagascar. Malheureusement, le braconnage a fait des dégâts dans le secteur.

 Comme toutes les belles choses, Ampasindava-Galoko-Kalobinono se mérite. Pour se rendre à Galoka, il suffit de prendre la RN6, faire 45 km au nord d’Ambanja et suivre une route secondaire de 7 km. Pour Ampasindava, il faut aller à Ankify et prendre une vedette rapide pour les 40 km de trajet. Dans ces deux localités, des infrastructures communautaires sont là pour vous accueillir. Alors si le dilemme mer ou montagne persiste, pourquoi ne pas choisir les deux ?

#Hans Rajaonera

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